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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/184

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chemins de fer et des fortifications, on ne voit que cela de tous côtes chemins creusés de plus de cent pieds, ponts jetés sur des vallées profondes et d’une hauteur gigantesque, voilà nos environs. Cela n’empêche pas qu’il s’y trouve des bois charmants, très solitaires et très fourrés. Les terrasses des châteaux de Meudon et de Saint-Cloud sont d’ordinaire le but de nos promenades ; on y jouit d’une vue admirable, plus belle encore que la nôtre, c’est tout dire. Ceci semble contredire ce que je vous ai dit souvent des environs de Paris, qui généralement sont horribles, jusqu’à une certaine distance. Et en effet, depuis les barrières jusqu’à Issy, le pays n’est rien moins qu’agréable mais au delà d’Issy, de l’autre côté commence la campagne, et là elle est charmante.

Vous voyez donc, ma chère maman, que rien ne manque ici pour l’agrément extérieur : il en est de même sous les autres rapports ces Messieurs sont d’une bonté, d’une simplicité ravissantes : ici les professeurs sont absolument comme les élèves, il n’y a pas de différence : ils mangent au milieu d’eux, ils prennent