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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/220

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mencé mes arrangements, j’ai retiré tes livres de la bibliothèque, brossé, épousseté tes prix, récompense de tes travaux, que tu venais déposer sur mes genoux avec bonheur, le grand jour des distributions des prix. Te rappelles-tu les yeux d’Argus d’Henriette, qui lisait à une grande distance de Monsieur Desbois, que tu avais l’excellence ? Tout cela est encore présent à ma mémoire. J’étais dans cette heureuse occupation, quand Monsieur Gouriou est arrivé. Comme il m’a consolée ! Dites à Ernest, dit-il, combien je l’aime, combien je suis pressé de le voir. Lui aussi a eu de rudes épreuves, pauvre monsieur, comme il est bon ! Il était venu me procurer une occasion pour Paris, je n’ai pu en profiter. Monsieur Le Borgne, qui a pris une part bien sensible dans nos chagrins, était si regrettant de ne t’avoir point écrit que j’ai voulu attendre sa lettre.

Revenons au voyage et aux finances qui doivent être à leurs fins. Il est temps, je pense, de t’envoyer de l’argent ; tu auras besoin d’une soutane, mais je ne sais que te dire, je crois que tu en auras une à meilleur