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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/245

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J’ai encore une bonne nouvelle à vous annoncer, ma tendre mère. C’est que le jour même de l’ordination, au moment où je sortais de la chapelle, on m’a remis une lettre de notre chère Henriette. Elle m’est parvenue avec une rapidité inaccoutumée, en huit ou dix jours. Sa santé est toujours excellente ; elle passe l’hiver décidément à Varsovie. Je ne puis vous exprimer combien cette lettre reçue si à propos m’a causé de joie. C’est toujours le même cœur et la même affection. Plus de la moitié de sa lettre est consacrée à me parler de vous. Je voudrais que l’espace me permît de vous en citer quelques passages. Mais je me trouve inopinément arrêté au milieu de ma causerie. Adieu donc, bonne mère. Comment vous exprimerai-je toute l’affection de mon cœur, et combien votre pensée m’a été chère durant ces jours ! Elle a été ma compagne fidèle, jusqu’à l’autel, au moment solennel. Adieu encore une fois, ma bonne, mon excellente mère.

Vous sentez ce que je ne vous dis pas.

E. RENAN
Clerc-tonsuré