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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/281

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bibliothèques. Je n’ai rien voulu accepter sans avoir consulté ma bonne mère. Je suis bien fâché que l’espace ne me permette pas, chère maman, de combattre cette fois les difficultés que vous m’opposiez dans votre dernière lettre, et de vous rassurer sur vos craintes. Pouvez-vous croire, chère mère, que je m’assimile à cette jeunesse méprisable et turbulente, qui ne va à un cours que pour pousser des cris et frapper des pieds ! En vérité, si vous voyiez ceux auxquels j’assiste, vous les trouveriez bien plus paisibles. Nous ne sommes dans la plupart que trois ou quatre personnes, qui toutes nous connaissons, ainsi que le professeur, et tout se passe sur un ton fort aimable. Oh ! je vous en prie, chère mère, estimez assez votre Ernest, croyez assez à la gravité et au sérieux de son caractère pour croire qu’il ne se mêlera jamais à ces honteuses menées. Je suis désolé, bonne mère, que le manque d’espace vienne interrompre notre agréable conversation. Mais il faut que je témoigne à Monsieur Pasco et par lui à tous mes anciens maîtres, toute ma reconnaissance pour les soins que j’ai reçus d’eux. Vous vous charge-