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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/286

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remplies d’attaques de nuit dans les rues de Paris.

J’ai eu aussi une lettre de ma pauvre bonne fille, la veille de son départ de Vienne. Il y a encore bien loin d’ici au moment où nous la verrons. Comme le bon Dieu dans sa douce, dans son aimable bonté a prévu le temps où sa chère présence nous sera nécessaire, même indispensable ! mon Dieu ! abrégez ce moment le plus que vous voudrez dans votre bonté !

Me voilà bien embarrassée pour l’adresse de ma pauvre lettre, parce que j’ai dans l’idée que tu as quitté Stanislas. Peut-être qu’elle va m’être retournée. Pars toujours, pauvre lettre, et puisses-tu trouver mon pauvre Ernest heureux et content Adieu, cher ange ; courage d’un côté, résignation de l’autre, et tout ira bien. Je t’embrasse bien tendrement. Ta mère et meilleure amie.

Ve RENAN


J’ai reçu, mon bon enfant, tes charmantes étrennes. Garde ton argent, pauvre petit, tu en auras bien besoin.