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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/293

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de deux mille francs par an. Comme je n’ai pas encore le grade de licencié et que d’ailleurs je prendrai ma pension dans la maison (ce qu’on évalue ici à douze ou quinze cents francs), je n’ai pas dû porter si haut mes prétentions. Cela doit au moins vous faire comprendre que les propositions que l’on me fait sont au contraire fort modiques. Quant aux égards, ils me sont assurés par ma position même, j’aurai fort peu de contact avec les élèves et jamais la moindre surveillance à exercer. Et puis, bonne mère, comprenez-vous combien ces répétitions me seront profitables à moi-même pour me préparer à ma licence ? Je ne les ferai qu’aux élèves des quatre classes supérieures ; tout le monde convient que c’est le plus utile des exercices.

Quant à l’isolement, ne le craignez pas trop, bonne mère. Comme je vous l’ai dit, je serai très près de Saint-Sulpice, et je pourrai aller aussi souvent que je le voudrai voir ces Messieurs et passer ma récréation avec eux. Vous me demandez, bonne mère, si j’ai quelque ami. Eh bonne mère, n’ai-je pas trouvé autant d’amis fidèles dans toutes les personnes