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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/299

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je pourrai te le faire passer sous bande par la poste. Cela ne coûtera presque rien ; j’avais été bien tentée l’autre jour de profiter de l’offre obligeante des demoiselles Kerguezec pour te l’envoyer ; je craignais que leur frère n’ait pu te trouver.

Je suis toujours sans lettre de notre chère voyageuse depuis la lettre de Vienne du 26 décembre. C’est bien ennuyeux. Dieu sait quand ils seront à Rome. Pauvre bonne fille, comme je suis pressée de lui écrire ! Depuis la lettre que nous lui avions envoyée d’ici pendant le congé, je ne lui ai pas écrit ; il y aura bientôt six mois. Je lui dirai de ne plus me condamner à un si pénible silence. Il paraît que tu lui avais écrit à Vienne ; tu as été plus fin que moi. J’en avais eu aussi grandement l’idée, mais je croyais que leur séjour devait être de peu de durée. De Saint-Malo je n’ai pas non plus de nouvelles, je vais leur écrire pour savoir ce que signifie ce silence. Je leur ai envoyé un gâteau et divers objets en tricot pour les enfants, je ne sais pas seulement s’ils les ont reçus. Il n’y a que toi qui m’écris, mon pauvre Ernest.