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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/31

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VI



Paris, le 5 novembre 1838.


_______Ma chère maman,

Il y a bien longtemps que je n’ai goûté la plus grande des jouissances qui est de recevoir des lettres de vous. Henriette, que j’ai vue samedi dernier, était fort inquiète, et moi, mon excellente mère, je vous assure que je ne le suis pas moins. Quoique je cherche à chasser les pensées noires, hélas ! ma chère maman, bien des inquiétudes viennent encore m’agiter. Seriez-vous malade ? Oh ! si vous l’étiez, écrivez-nous, je vous en supplie, et ne nous cachez rien. Qu’il est pénible, ma bonne mère, d’être séparés !