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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/332

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suffit, il a le temps de se livrer à des études, de suivre tous les cours d’enseignement supérieur, et il est dans un établissement que j’ai toutes les données nécessaires pour bien juger. Dans l’avenir, il a en perspective certaine, mais sans aucune obligation, une carrière qui lui attirera de l’estime, de la considération, et qui lui donnera une existence indépendante et assurée. Je ne l’ai poussé à rien, je ne l’ai engagé à rien, bien loin de là, je n’ai cessé de lui répéter que lui et lui seul devait décider de son avenir, que nul ne doit ni ne peut avoir d’influence en pareille matière, puisque ce qui semble du bonheur à l’un est souvent du malheur pour un autre ; mais j’ai dû lui prêter mon appui, l’aider de toutes mes facultés, du moment qu’il m’a dit que sa conscience pourrait lui faire un devoir de ne pas suivre l’impulsion qu’on lui avait donnée. Dieu m’a donné la possibilité d’accomplir cette grande tâche matériellement, en lui envoyant des fonds auxquels il n’a pas voulu toucher, mais qui ne cesseront d’être à sa disposition tant que cela pourra être utile, en lui fournissant des renseignements sur tout