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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/345

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sujet tout choisi, et je m’en occuperai aussitôt après ma licence. Vous voyez donc que le but n’est pas si éloigné de nous. Quant aux positions, chère mère, ne craignez rien, elles se présenteront en foule à moi aussitôt que j’aurai mes grades. Croiriez-vous que déjà on m’a fait les propositions les plus avantageuses ! Le chef d’une institution ecclésiastique très florissante vient d’obtenir du ministre l’établissement de sa maison en plein exercice, c’est-à-dire qu’elle jouisse de tous les droits des collèges. Mais pour cela il lui faut un licencié ès lettres, au nom duquel la maison soit passée. Eh bien ! chère mère, voilà la place que l’on m’a offerte. Vous savez combien sont avantageuses ces places où l’on joue le rôle de personnage indispensable. On m’a fait entendre que l’on me donnerait ce que je demanderais, et sur l’observation que j’avais une famille à laquelle je désirais me réunir, on m’a répondu que rien n’était plus facile, que je pourrais prendre mon domicile en dehors de la maison, et que le traitement serait augmenté en proportion. Malheureusement, chère mère, ce ne serait pas à Paris, ce serait