Aller au contenu

Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reviens à mon, ou à notre voyage, car le cher Liart nous avait rejoints. Le cher Alain, en se donnant des peines infinies, qui montrent et son amour pour nous et en même temps son adresse à se tirer d’affaire, était parvenu à nous trouver trois places jusqu’à Paris ce qui est fort difficile. À demain, ma bonne mère, je reprendrai demain mon voyage depuis Saint-Malo.


1er octobre 1839.

Un jour s’est écoulé, ma bonne et excellente mère, depuis que je ne me suis entretenu avec vous, et ce jour, je l’ai passé à la maison de campagne avec mes condisciples. Je reviens avec plaisir à notre chère causerie, qui a pour moi tant de charmes. Je quittai donc le cher Alain à Saint-Malo, à sept heures du soir, et bientôt nous perdîmes de vue le port et les remparts au bout de trois lieues à peu près, nous fûmes témoins d’un magnifique spectacle qui frappa tous les voyageurs c’était la lune se levant sur la baie de Cancale, et ressemblant à un incendie éloigné,