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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/75

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laquelle commence le chemin de fer. Nous vîmes arriver un long convoi de wagons, mais pour nous, nous préférâmes la route ordinaire et nous traversâmes Poissy, où Saint-Louis fut baptisé ; la forêt de Saint-Germain, Nanterre, patrie de la patronne de Paris ; Neuilly, résidence ordinaire de Sa Majesté durant l’été, et remarquable par ses sites et ses lies délicieuses, tout cela fut bientôt loin derrière nous, et déjà dans le lointain on pouvait apercevoir la masse imposante de l’Arc de Triomphe, le dôme élancé du Panthéon, la flèche dorée des Invalides ; bientôt nous avons franchi les barrières et nous sommes dans la capitale. Nous traversons les plus beaux quartiers, les boulevards ; nous voyons la Madeleine, la Chambre des députés, et enfin nous voilà dans la cour des messageries, où nous attendait la chère Henriette. De là, le long de la tumultueuse rue Montmartre, nous regagnâmes notre tranquille demeure, et enfin nous arrivâmes au séminaire. J’aurais voulu, ma bonne mère, que vous eussiez vu l’air ébahi de Liart et de Guyomard, à la vue du fracas effroyable de