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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/80

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XI


Paris, 10 novembre 1839.


Ma très chère et bien bonne maman,

Vous avez donc été inquiète de notre long silence mais Henriette m’a tranquillisé en me disant qu’elle vous avait écrit et que vous auriez reçu sa lettre avant l’époque où vous deviez entrer en retraite. Cette chère sœur ! elle est si occupée qu’elle peut bien rarement écrire mais pour moi, ma chère maman, je ne sais depuis quand je vous ai écrit, mais ce qu’il y a de certain, c’est qu’il y a un temps immémorial que je n’ai eu le bonheur de vous écrire. J’allais vous écrire le jour de la Toussaint, lorsque j’ai reçu votre douce