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Page:Renan - Souvenirs d’enfance et de jeunesse.djvu/239

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tional, même le plus instruit des clergés, qui remplit la seconde moitié du XVIIe siècle, tout le XVIIIe, et dont les derniers représentants ont disparu il y a une quarantaine d’années. Parallèlement à ces efforts d’une piété orthodoxe se dresse Port-Royal, très supérieur à Saint-Sulpice, à Saint-Lazare, à la Doctrine chrétienne et même à l’Oratoire, pour la fermeté de la raison et le talent d’écrire, mais à qui manque la plus essentielle des vertus catholiques, la docilité. Port-Royal, comme le protestantisme, eut le dernier des malheurs. Il déplut à la majorité, fut toujours de l’opposition. Quand on a excité l’antipathie de son pays, on est trop souvent amené à prendre son pays en antipathie. Deux fois malheur au persécuté ! Car, outre la souffrance qui lui est infligée, la persécution l’atteint dans sa personne morale ; presque toujours la persécution fausse l’esprit et rétrécit le cœur.

Olier, dans ce groupe de réformateurs catholiques, présente un caractère à part. Sa mysticité est d’un genre qui lui appartient ; son Catéchisme chrétien pour la vie intérieure,