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Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/139

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tesse[1], passaient leur vie autour du temple, jeûnant, priant, pour qu’il plût à Dieu de ne pas les retirer du monde sans leur avoir montré l’accomplissement des espérances d’Israël. On sent une puissante incubation, l’approche de quelque chose d’inconnu.

Ce mélange confus de claires vues et de songes, cette alternative de déceptions et d’espérances, ces aspirations sans cesse refoulées par une odieuse réalité, trouvèrent enfin leur interprète dans l’homme incomparable auquel la conscience universelle a décerné le titre de Fils de Dieu, et cela en toute justice, puisqu’il a fait faire à la religion un pas auquel nul autre ne peut et probablement ne pourra jamais être comparé.

  1. Luc, ii, 25 et suiv.