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Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/157

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sur lui d’influence directe[1] ; de l’autre, les beaux essais de philosophie religieuse tentés par l’école juive d’Alexandrie, et dont Philon, son contemporain, était l’ingénieux interprète, lui furent inconnus. Les fréquentes ressemblances qu’on trouve entre lui et Philon, ces excellentes maximes d’amour de Dieu, de charité, de repos en Dieu[2], qui font comme un écho entre l’Évangile et les écrits de l’illustre penseur alexandrin, viennent des communes tendances que les besoins du temps inspiraient à tous les esprits élevés.

Heureusement pour lui, il n’étudia pas davantage la scolastique bizarre qui s’enseignait à Jérusalem et qui devait bientôt constituer le Talmud. Si quelques pharisiens l’avaient déjà apportée en Galilée, il ne les fréquenta pas, et, quand il toucha plus tard cette casuistique niaise, elle ne lui inspira que le dégoût. On peut supposer cependant que les principes de Hillel ne lui furent pas inconnus. Hillel, cinquante ans avant lui, avait prononcé des apho-

    vita contempl., § 1 ; Jos., B. J., II, viii, 6 ; Épiphane, Adv. hær., xxix, 4.

  1. Les esséniens ne figurent pas une seule fois dans les écrits du christianisme naissant.
  2. Voir surtout les traités Quis rerum divinarum hæres sit et De philanthropia de Philon.