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Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/225

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cho, soit à l’endroit nommé Ænon ou « les Fontaines[1] », près de Salim, où il y avait beaucoup d’eau[2]. Là, des foules considérables, surtout de la tribu de Juda, accouraient vers lui et se faisaient baptiser[3]. En quelques mois, il devint ainsi un des hommes les plus influents de la Judée, et tout le monde dut compter avec lui.

Le peuple le tenait pour un prophète[4], et plusieurs s’imaginaient que c’était Élie ressuscité[5]. La croyance à ces résurrections était fort répandue[6] ; on pensait

  1. Ænon est le pluriel chaldéen ænawan, « fontaines ».
  2. Jean, iii, 23. La situation de cette localité est douteuse. Les synoptiques sont constants pour placer la scène du baptême de Jean sur le bord du Jourdain (Matth., iii, 6 : Marc, i, 5 ; Luc, iii, 3). Mais la circonstance relevée par le quatrième évangéliste, « qu’il y avait là beaucoup d’eau, » est vide de sens si l’on suppose l’endroit dont il parle très-voisin de ce fleuve. Le rapprochement des versets 22 et 23 du chapitre iii de Jean, et des versets 3 et 4 du chapitre iv du même Évangile, porte d’ailleurs à croire que Salim était en Judée. Il paraît que, près de la ruine nommée Ramet el-Khalil, aux environs d’Hébron, on trouve une localité qui répond bien à toutes ces exigences (Sepp, Jerusalem und das Heilige Land, Schaffouse, 1863, I, p. 520 et suiv.). Saint Jérôme veut placer Salim beaucoup plus au nord, près de Beth-Schéan ou Scythopolis. Mais Robinson (Biblical Res., III, 333) n’a pu rien trouver sur les lieux qui justifiât cette allégation.
  3. Marc, i, 5 ; Josèphe, Ant., XVIII, v, 2.
  4. Matth., xiv, 5 ; xxi, 26.
  5. Matth., xi, 14 ; Marc, vi, 15 ; Jean, i, 21.
  6. Matth., xiv, 2 ; Luc, ix, 8.