Aller au contenu

Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aux grandes villes bâties selon la mode romaine, comme Tibériade[1]. Ce nom avait si peu de notoriété, que Josèphe, à un endroit de ses écrits[2], le prend pour le nom d’une fontaine, la fontaine ayant plus de célébrité que le village situé près d’elle. Comme Nazareth, Capharnahum était sans passé, et n’avait en rien participé au mouvement profane favorisé par les Hérodes. Jésus s’attacha beaucoup à cette ville et s’en fit comme une seconde patrie[3]. Peu après son retour, il avait dirigé sur Nazareth une tentative qui n’eut pas de succès[4]. Il n’y put faire aucun grand miracle, selon la naïve remarque d’un de ses biographes[5]. La connaissance qu’on avait de sa famille, laquelle était peu considérable, nuisait trop à son autorité. On ne pouvait regarder comme le fils de David celui dont on voyait tous les jours

  1. Il est vrai que Tell-Hum, qu’on identifie d’ordinaire avec Capharnahum, offre des restes d’assez beaux monuments. Mais, outre que cette identification est douteuse, lesdits monuments peuvent être du iie et du iiie siècle après J.-C.
  2. B. J., III, x, 8.
  3. Matth., ix, 1 ; Marc, ii, 1. Capharnahum figure, en effet, dans les écrits talmudiques comme la ville des minim ou hérétiques : ces minim sont ici évidemment des chrétiens. Voir Midrasch Kohéleth, sur le verset vii, 26.
  4. Matth., xiii, 54 et suiv. ; Marc, vi, 1 et suiv. ; Luc, iv, 16 et suiv., 23-24 ; Jean, iv, 44.
  5. Marc, vi, 5. Cf. Matth., xiii, 58 ; Luc, iv, 23.