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Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/269

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lantes, semblent, quand on les regarde du haut des montagnes de Safed, occuper le fond d’une coupe d’or. Au nord, les ravins neigeux de l’Hermon se découpent en lignes blanches sur le ciel ; à l’ouest, les hauts plateaux ondulés de la Gaulonitide et de la Pérée, absolument arides et revêtus par le soleil d’une sorte d’atmosphère veloutée, forment une montagne compacte, ou pour mieux dire une longue terrasse très-élevée, qui, depuis Césarée de Philippe, court indéfiniment vers le sud.

La chaleur sur les bords est maintenant très-pesante. Le lac occupe une dépression de cent quatre-vingt-neuf mètres au-dessous du niveau de la Méditerranée[1], et participe ainsi des conditions torrides de la mer Morte[2]. Une végétation abondante tempérait autrefois ces ardeurs excessives ; on comprendrait difficilement qu’une fournaise comme est aujourd’hui, à partir du mois de mai, tout le bassin du lac eût jamais été le théâtre d’une activité si prodigieuse. Josèphe, d’ailleurs, trouve le pays fort tempéré[3]. Sans doute il y a eu ici, comme dans la

  1. C’est l’évaluation de M. Vignes (Connaissance des temps pour 1866), concordant à peu près avec celle du capitaine Lynch dans Ritter, Erdkunde, XV, 1re part., p. xx), et celle de M. de Bertou (Bulletin de la Soc. de géogr., 2e série, XII, p. 146).
  2. La dépression de la mer Morte est de plus du double.
  3. B. J., III, x, 7 et 8.