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Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/342

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en avait l’intendance, faisait ouvrir et fermer les portes, empêchait qu’on ne traversât les parvis avec un bâton à la main, avec des chaussures poudreuses, en portant des paquets ou pour abréger le chemin[1]. On veillait surtout scrupuleusement à ce que personne n’entrât à l’état d’impureté légale dans les portiques intérieurs. Les femmes avaient, au milieu de la première cour, des espaces réservés, entourés de clôtures en bois.

C’est là que Jésus passait ses journées, durant le temps qu’il restait à Jérusalem. L’époque des fêtes amenait dans cette ville une affluence extraordinaire. Réunis en chambrées de dix et vingt personnes, les pèlerins envahissaient tout et vivaient dans cet entassement désordonné où se plaît l’Orient[2]. Jésus se perdait au milieu de la foule, et ses pauvres Galiléens groupés autour de lui faisaient peu d’effet. Il sentait probablement qu’il était ici dans un monde hostile et qui ne l’accueillerait qu’avec dédain. Tout ce qu’il voyait l’indisposait. Le temple, comme en général les lieux de dévotion très-fréquentés, offrait un aspect peu édifiant. Le service du culte entraînait une foule

  1. Mischna, Berakoth, ix, 5 ; Talm. de Babyl., Jebamoth, 6 b ; Marc, xi, 16.
  2. Jos., B. J., II, xiv, 3 ; VI, ix, 3. Comp. Ps. cxxxiii (Vulg. cxxxii).