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Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/488

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comme on ne voulait qu’un prétexte, le mot fut vivement relevé. Il figurera dans les considérants de l’arrêt de mort de Jésus, et retentira à son oreille parmi les angoisses dernières du Golgotha. Ces discussions irritantes finissaient toujours par des orages. Les pharisiens lui jetaient des pierres[1] ; en quoi ils ne faisaient qu’exécuter un article de la Loi, ordonnant de lapider sans l’entendre tout prophète, même thaumaturge, qui détournerait le peuple du vieux culte[2]. D’autres fois, ils l’appelaient fou, possédé, samaritain[3], ou cherchaient même à le tuer[4]. On prenait note de ses paroles pour invoquer contre lui les lois d’une théocratie intolérante, que la domination romaine n’avait pas encore abrogées[5].

  1. Jean, viii, 39 ; x, 31 ; xi, 8.
  2. Deutér., xiii, 1 et suiv. Comp. Luc, xx, 6 ; Jean, x, 33 ; II Cor., xi, 25.
  3. Jean, x, 20.
  4. Ibid., v, 18 ; vii, 1, 20, 25, 30 ; viii, 37, 40.
  5. Luc, xi, 53-54.