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Page:Renard - Fantômes et fantoches, 1905.djvu/275

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les vacances de m. dupont

Un homme énergique, ce Gambertin. J’ai toujours aimé la compagnie d’un garçon hardi, autoritaire même. Il remplaçait Brown près de moi, et je l’admirais.

Notre sentier montait une faible pente. Il déboucha bientôt dans une clairière. Une haute muraille de rochers la bornait et s’étendait au loin à droite et à gauche, arrêtant net la forêt dont les peupliers affleuraient sa crête de leurs dernières branches. Devant nous, au-delà, les rochers continuaient en escalades abruptes, montant vers les cimes grises toujours reculées au bout de l’espace.

La caverne béait au flanc de la muraille comme une prodigieuse bouche entr’ouverte.

Des blocs cyclopéens, au cours de l’avalanche d’autrefois, avaient roulé plus avant que les autres et, profondément enracinés, parsemaient l’éclaircie.

Les torches allumées, nous entrâmes tous, y compris Saurien, sous une voûte élevée et tortueuse, au sein des laves.

Gambertin me dit :

— Observez que la déclivité du terrain persévère. Nous nous promenons encore sur le fond de l’ancienne mer, très faiblement relevé vers la rive, comme une cuvette. Par hasard, les rochers ont