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Page:Renard - Le Péril Bleu, 1911.djvu/206

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un message de tiburce

ma cinquième malle, voilà qu’on découvre la trousse de cambrioleur dont tout détective sérieux ne doit pas se séparer. Bon ! Je ne suis plus qu’un escroc. On instrumente. On m’enferme. Grâce au consul de France, ma détention ne dure que huit jours ; tout s’éclaire. Mais j’ai toutes les peines du monde à éviter qu’on me rapatrie sous bonne garde.

Sur ces entrefaites, je suis informé que, le lendemain de mon écrou, le pseudo-révérend Hodgson et sa soi-disant fille sont partis à destination de Singapour, via Canton. Subito — comme disait le vieux prêtre italien — je m’arrange pour pouvoir les suivre dès ce soir, laissant par malheur, entre les mains des autorités de Nagasaki, ma trousse, mes costumes, mes fards, — toute ma précieuse sherlockaillerie !

Je me demande si les Monbardeau accompagnent les faux Hodgson. À Singapour je le verrai bien.

De toute façon, cette série de départs précipités indique la fuite ; et puisqu’ils se sauvent, c’est que c’est eux.

Adieu, mon ami. Ne m’oublie pas auprès de Mademoiselle d’Agnès.

Confiance.

Tiburce.

Post-scriptum. — Affairé, ne cessant de combiner des tactiques, je ne puis t’écrire souvent. Pardonne. Je le ferai toutes les fois qu’il me sera possible.

Surtout, rappelle-moi au souvenir de ta sœur.