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Page:Renaud - Recueil intime, 1881.djvu/99

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PLUS TARD

Si tu ne veux plus croire à personne, aime encore,
Non tel être incomplet que ta folie adore
Et maudit tour à tour, mais l’océan humain
Creusant avec ses flots la route de demain,
Tous ces frères perdus dans la même nuit noire,
Ne cherchant ni bonheur, ni richesse, ni gloire,
Se dévouant au dur labeur, voulant le bien,
Applaudis par personne, encouragés par rien,
Mais le front toujours droit. Car, au temps le plus rude,
Toute l’humanité peuple leur solitude.