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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/13

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scission a son siège et d’où elle s’étend ; enfin, en présence de deux systèmes ainsi rendu cohérents, prendre un parti sur le meilleur fondement à donner à ces motifs de croire en ces matières inaccessibles à l’expérience et placées au-dessus du raisonnement ?

Et tout d’abord existe-t-il un principe, un seul, pour l’acceptation duquel il y ait unanimité parmi les philosophes ? C’est parce que un principe est requis, et que, toute preuve exigeant des prémisses, il faut s’arrêter, que la métaphysique, en son ensemble, est au dessus de la démonstration, quoique la logique soit le lien nécessaire de ses parties ; et elle domine pareillement l’ordre empirique des phénomènes, dont elle cherche la raison première en étudiant leurs lois, parce que le phénomène n’est jamais donné que sous condition, comme la preuve.

II

Le principe de contradiction. — Faute d’avoir pu découvrir la vérité première sous la forme et la dénomination d’un sujet d’existence à la fois indépendante et définie sans contestation possible, on a cru tenir au moins un principe d’affirmation universel et inébranlable dans le principe de contradiction, qui ne porte que sur des relations. Mais tout au contraire, et parce qu’il porte sur les relations d’une manière générale, c’est ce principe qui donne lieu à la division la plus profonde, et qui, dans ses applications, acceptées ou déniées, fournit une matière d’oppositions irréductibles entre les théories métaphysiques. L’erreur, assez commune à cet égard, provient de la confusion qui se fait du principe de