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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/248

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tion, et la représentation implique, avec le représentatif, le représenté. Les idées de Dieu et du monde sont donc dépendantes de l’idée de la conscience. Le monde peut être conçu comme un ensemble de consciences coordonnées, et leur unité est clairement intelligible comme une conscience qui embrasse toutes leurs relations constitutives et qui est Dieu.

Quand l’extension idéale des attributs de la personnalité, et les idées de cause et de perfection appliquées au principe de l’existence, semblèrent se réunir dans les grandes inductions qu’on appela des démonstrations de l’existence de Dieu, si le caractère de personne, que l’on entendait vaguement y être compris, avait été logiquement envisagé, les philosophes n’auraient jamais permis aux notions abstraites, indéterminées, d’être nécessaire et de perfection d’être d’étouffer sous l’absoluité et les attributs infinis la notion d’une personne suprême ; ils n’auraient pas pris à contresens l’idée propre du parfait, qui suppose relation et coordination de parties en un tout fini. Cette métaphysique a rendu tout à la fois la personne, la perfection et Dieu inintelligibles. C’est l’intelligence adéquate à l’intégrité de l’intelligible, et unie à la justice et à la bonté dans une volonté impeccable, qui rend clairement l’idée de la personne parfaite, induite de la connaissance des personnes imparfaites ou altérées ; et l’induction de son existence n’implique pas contradiction dans l’idée de Dieu, si le monde est supposé fini, si le Créateur est conçu en corrélation avec la création et avec ses lois, dont l’étendue est celle de la connaissance possible.

La métaphysique de l’infini, par le reculement de la cause universelle dans l’éternité antérieure, où la raison de l’existence se perd, annihile les concepts formels