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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/288

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mière. Si nous en bannissions, comme incompréhensible, la création, dans le sens du commencement premier, — limite de la connaissance et de l’être, — nous serions rejetés dans la doctrine de l’infini actuel, qui, violant le principe de contradiction, n’est pas simplement incompréhensible, comme un fait premier doit l’être en vertu de sa définition, mais inintelligible, en tant que menant l’esprit, par le procès indéfini des phénomènes, hors du système des relations.

La doctrine sortie de la discussion des dilemmes en lesquels se résument les questions dirimantes en métaphysique pure se trouve définitivement fondée sur la liberté qui s’affirme en son propre acte. Le personnalisme se sépare, par cette déclaration, des dogmatismes en lutte dans le champ de la raison pure, qui est pour eux celui de la nécessité. Il donne à ses thèses, avec la liberté, un principe de raison pratique, et des motifs moraux avoués, ainsi d’ailleurs que les doctrines en ont toujours, mais secrets, parmi ceux qui les appuient dans l’esprit des penseurs, vrais ou erronés qu’ils puissent être en eux-mêmes. Mais la liberté n’est pas simplement un principe pratique, elle commande théoriquement, comme nous l’avons montré, la suite des thèses de la contingence dans l’ordre du monde.

La solution des questions premières n’est pas du ressort du raisonnement et de la logique, parce que les premiers principes sont toujours pris en dehors du raisonnement, qui sans cela remonterait de prémisse en prémisse, et manquerait de raison pour se fixer tant qu’elles seraient contestées, et parce que les premiers principes, avant tout les principes de relativité et de contradiction que tout raisonnement suppose, se trouvent nais en question quand les sujets controversés tou-