Aller au contenu

Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

paru laisser intacte en laissant la liaison des substances sans explication, ou comme un fait que la raison ne serait pas chargée d’éclaircir. Nous disons qu’il a paru, car on s’aperçoit, en y regardant de plus près, que l’existence de l’étendue est subordonnée logiquement à celle de la pensée, selon sa méthode, par laquelle il a établi que la pensée ne saurait s’assurer par aucune démonstration de rien de plus que de ce que donne déjà l’intuition empirique, à savoir la représentation de l’étendue. Or cette représentation fait bien l’existence d’un objet, mais non pas une existence comme celle que la pensée se témoigne d’elle-même à elle-même. Cette dernière, la pensée, contient l’autre, l’étendue. Descartes a donc posé le principe d’où devait procéder, après lui, la réduction de tous les phénomènes à la conscience, en même temps qu’il a dégagé le principe de la physique mécanique, la seule en possession de soumettre à une méthode commune, et de ramener à des lois générales la connaissance des phénomènes naturels, les phénomènes de la vie exceptés, en leur caractère fondamental.

XXX

Le rapport des substances. Spinoza et Malebranche. — Les difficultés que soulevait la dualité des substances, et auxquelles Descartes n’avait pas voulu s’attaquer, obligèrent ses successeurs à se risquer dans une métaphysique plus hardie ; d’autres à changer de méthode, à entrer dans la voie des pures analyses psychologiques. Tous également tendirent à faire ressortir la force logique de la subordination des phénomènes matériels à