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Page:Restif de la Bretonne - La Dernière Aventure d’un homme de quarante-cinq ans, éd. d’Alméras.djvu/107

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L’AMOUR ET LA FOLIE
BAUCIS

Oh ! quelque jour nous en mourrons d’aise !… Mais ils ont un si beau modèle !

LA FOLIE

C’est vous sans doute ? C’est votre exemple qui la forme à ces agréables jeux ?

L’AMOUR

Pourquoi non, ma sœur ? C’est dans son nid, sous les ailes de sa mère, que la tourterelle apprend l’art d’aimer… Et Thélamir paie sans doute Rosine d’un juste retour ?

PHILÉMON

Il l’aime autant que j’aime ma chère Baucis : cependant, ils ont un plus beau modèle encore ; c’est Auguste, c’est Antoinette[1]. Mais ces chers enfants ne se doutent pas que c’est l’amour qui les attache l’un à l’autre. Nous leur avons toujours différé le plaisir de s’en apercevoir.

L’AMOUR

J’entends ; vous pensez qu’ils le goûteront mieux dans un âge un peu plus avancé… Mais pourquoi Rosine ne va-t-elle pas au temple avec nous ?

BAUCIS

Elle attend Thélamir, pour s’y rendre ; ils ne voudraient pas y aller l’un sans l’autre.

LA FOLIE, à part

Vous pouvez les devancer ; ils vous rejoindront toujours assez tôt.

  1. Louis XVI et Marie-Antoinette.