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Page:Restif de la Bretonne - La Dernière Aventure d’un homme de quarante-cinq ans, éd. d’Alméras.djvu/128

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LA DERNIÈRE AVENTURE

L’AMOUR

Quel blasphème ! Osez-vous l’outrager jusqu’à ce point ? Non, l’Amour ne vous abandonne pas, vous allez bientôt le reconnaître ; il va vous venger, il va se venger lui-même… Et vous qui portez le trouble dans des cœurs qu’il veut rendre heureux, déesse perfide, tremblez ? C’est un enfant quand on le caresse ; mais c’est un dieu quand on l’irrite, c’est le plus puissant des dieux !



Scène XVII

(La toile se lève ; le fond du théâtre représente celui du Temple de l’Amour, où l’on aperçoit trois autels ; sur celui du milieu est un pot de feu ; sur celui de la droite le bandeau de l’Amour, et sur l’autre le Rosier).

LES MÊMES ET LA FOLIE, qui a quitté son déguisement, LES GRÂCES, CHŒUR DE BERGERS ET DE BERGERES
LA FOLIE

Arrête, reconnais la Folie.

L’AMOUR

Qui ne la reconnaîtrait à ce trait ?

THÉLAMIR

Quel bonheur ! La rose n’est pas encore cueillie.

ROSINE

Vole donc au rosier.

LA FOLIE

N’avance pas, téméraire !… Et toi qui prétendais faire des