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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/101

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pérament[1], nous ne pouvons admettre certains faits avancés par lui en toute sincérité, mais incompatibles, croyons-nous, avec les lois de la nature.

Il faut reconnaître, également, que la scène du souper chez Chéreau de Villefranche[2] est en contradiction avec les prétentions à l’innocence qu’il affiche dans La femme infidèle ; elle montre qu’il partageait en public l’inconduite de sa femme. Il est aussi fort à douter que la débauche n’ait été[3] autre chose pour lui qu’un moyen d’étude. Quelques traits[4] font comprendre ses raisons de se cacher, sous le nom de Siflavio, chez l’imprimeur Knapen, aussi longtemps qu’il crut pouvoir épouser la sœur de madame Parangon[5].

Le manque de travail et de conduite lui avait fait connaître la vraie misère : longtemps il avait habité un grenier « tapissé d’affiches de comédie, collées à cru sur les lattes », meublé d’« un mauvais grabat, deux chaises et une table brisées, une vieille cassette, sans fermeture, pour serrer ses habits ». La fenêtre était « une chatière ajourée par deux carreaux de papier huilé ». Il vécut trois mois avec trois louis, reçus du libraire Valade, pour le

  1. V. son aventure avec mesdemoiselles Prudhomme et Baptiste, de l’Opéra-comique, en 1757. Monsieur Nicolas, t. VII, p. 155.
  2. V. Monsieur Nicolas, t. IX, p. 139.
  3. V. Monsieur Nicolas, t. XIV, p. 139.
  4. Voir, dans Monsieur Nicolas, les aventures de Pauline Ebret (XIII, 84) ; d’Hélène Senlaur (125) ; d’Apolline Canapé (128), etc.
  5. Ibid., XIII, 81.