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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/192

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puissance de Sara. Elle m’a véritablement aimé.) Je n’en crois plus rien[1].
152. 9 f. Sara divulgata. (Sara divulguée.) Ce fut le jeudi gras au soir (7 Février) qu’ayant vu sortir Sara, sa mère et Florimont, sans Las, alors futur épous, que je me hasardai d’aler voir ce dernier, que je trouvai au lit : « Vous êtes malade ? — Ha ! — Qu’avez- vous ? — Monsieur… je n’ai rien. — Sara causerait-elle la douleur où je vous vois ? — Sara !… Non. — C’est donc sa mère ? Je n’ai jamais pu croire qu’elle accomplît le mariage de sa fille. — Vous la connaissez bien ! »
Alors le malheureus s’expliqua : il m’apprit qu’il s’était empoisonné, huit jours aupara- vant ; que la mère rompait le mariage ; qu’elle allait au bal avec des perruquiers, tandis qu’il était mourant.
Je le plaignis, je m’ouvris à lui ; je lui indiquai Lavalette. Il m’apprit que c’était l’homme auquel il avait écrit la lettre de congé. J’opérai une cure à la Mesmer : je guéris Las, en lui fesant mépriser Sara. Il soupa le soir même, et, le lendemain, il ala chés Lavalette, qui jeta feu et Mme contre fifille, tout pépé[2] qu’il était : il la traita de gueuse ; avoua qu’il couchait avec elle, dans la chambre que je payais, tandis que je mangeais mon pain à la fumée, etc.
Il ala jusqu’à demander à me parler. Je l’avouerai, j’eus la faiblesse d’y aler le 9 Fé-

  1. Point de trace, dans Monsieur Nicolas, des §§ 138 à 151.
  2. Noms familiers que se donnaient Lavalette et Sara.