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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/279

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Mes Insgripcions. 141

grand, à ce sujet… Je ne fais rien, tant je suis troublé !… Je vois bien des choses que je n’avais pas même entrevues ! Que les mauvais sujets sont communs !… Je suis pénétré de la plus vive douleur ! Je vais confier mes peines à M. et Mme de Toustain ; je leur confie que ma vieille folle a fui, et ces amis bonaces reçoivent Augé hier matin ! Ils l’écoutent ! Ils louent ses disposicions ! Ils lui apprennent que ma famme a fui, et voici la lettre que cet infâme ose m’écrire ! (Ici la lettre de la note H 21)[1]. Je suis désolé ! J’ai été me plaindre ; je n’ai trouvé que Mme de Toustain. J’ai exhalé ma douleur… Dieu ! les amis même nous nuisant, par un zèle mal entendu : « Il a d’excellentes disposicions ! » disait cette dame. Et ils ont loué les disposicions de ce malheureus, de cet abominable qui les trompait ! Et j’ai appris que M. de la Reynière avait reçu ce gueux d’Augé cinq à six fois !

Je veux devenir misantrope ! Je veux fuir tous les hommes, puisque tous sont également nuisibles, amis ou ennemis ! Le grand mal, c’est que, ma famme cachant sa fuite, elle n’aurait pas été sue, et que le misérable Auge va la divulguer, surtout chés M. le prévôt des Marchands.

582. 30 9b. L’année actuelle est encore plus malheureuse que la précédente ! Si toutes les années empirent, que deviendrai-je ?… Ce matin, querelle violente chés la brocheuse, pour les cartons non mis ! De là, passant par

  1. 1. Cette lettre n’a pas été conservée, mais on peut voir ci-dessous, page 145 (à la note), un spécimen du style d’Augé.