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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/29

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elle suivit de près la cérémonie. Restif revint à Paris en qualité de prote.

Son premier séjour dans la capitale avait été marqué par des aventures de toute sorte avec des femmes de tout genre : ouvrières, courtisanes, grandes dames même. Le second ne différa guère du premier auquel il ressembla aussi sous le rapport de la misère. Les désordres d’Agnès augmentèrent les charges du ménage, qui ne tarda pas à se désunir. Chacun vécut de son côté : elle, avec ses adorateurs, Joubert, Fontanes et autres ; lui, avec toutes les femmes, surtout ses amies les modistes des rues de Grenelle ou Saint-Denis. Son bonheur était d’intriguer par des billets doux « pliés en éventail », et de donner des sérénades anonymes.

En même temps il se liait avec des hommes de lettres rencontrés chez ses libraires : Sébastien Mercier, Beaumarchais, la Reynière, Rivarol, Sylvain Maréchal. Mes Inscripcions montrent en quels termes il était avec eux.

Elles commencent avec la liaison de Restif et de Sara Debée, fille de son hôtesse de la rue de Bièvre, qui peut passer pour une ancêtre de Madame Cardinal. Cette liaison lui a fourni un épisode de Monsieur Nicolas et le sujet de la Dernière aventure d’un homme de quarante-cinq ans. Rien de plus simple que l’histoire de Sara, jeune personne coquette et dressée à cette fin par sa mère. L’étude est curieuse par la vérité avec laquelle sont mis en scène les divers personnages : Restif, Sara, Butel-Dumont, trésorier de France, censeur royal et économiste ; Lavalette, avocat et censeur royal. Les