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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/31

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cette production, écrite, du reste, par bonds et par sauts : le style en est tantôt vif, tantôt prolixe, diffus, languissant : même alors, il est pittoresque et montre l’âme affaissée de l’écrivain, qui se peint lui-même[1]. »

Pour se consoler de ses déceptions amoureuses, notre homme de quarante-cinq ans se promet de chercher le bonheur « dans d’autres soins que ceux d’un ridicule amour ». Le premier de ses soins est une visite à Mlle de Saint-Léger, femme auteur, jeune et jolie, qui possède une autre qualité essentielle pour lui : elle l’admire ! Comme elle n’a pas lu la Dernière aventure, Restif s’empresse d’offrir un exemplaire. La lettre de remerciement ne répond pas à son attente : c’est une critique amère. Il n’aime pas qu’on discute le fond ni la forme de ses œuvres ! Une rupture est la conséquence de la franchise de Mlle de Saint-Léger.


La vie laborieuse de l’écrivain est, ici, détaillée par le menu ; et ce menu ne peut qu’intéresser tous ceux qui ont passé par là. Ils verront Restif conduire à bonne fin plusieurs ouvrages à la fois et, se souvenant de son ancien métier, les composer parfois lui-même à la casse[2]. Ils le suivront dans ses démêlés

  1. Affiches de province, 12 avril 1783.
  2. S’il ne composait pas ainsi des ouvrages entiers, il en composait, du moins, des passages, « et ces endroits, faits à la casse, sans copie, sont toujours les meilleurs, les mieux écrits, les mieux pensés ». (Revue des ouvrages. Cette Revue se trouve à la suite de certains exemplaires de la Paysanne pervertie et des Figures du paysan.)