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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/318

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dans les Tuileries, et remarqué l’arbre creux[1]. Tierce de K i volume. Le soir, lu le mémoire des trois rompus[2], et demi-tour de l’Ile ; marqué le 18.

677. 19 mart. Matin, lu tierce de K 2 volume Françaises. Malade la nuit, inquiet d’un vent au côté ; promené après le café, que je prens tous les jours, excepté ceux de La Reynière, au café Erville, en face de la rue des Cordeliers, pour y lire les papiers publiqs. Beaucoup promené jusqu’à huit heures. Ecrit sur la porte cochère, à côté de Mairobert[3] : Sept ans que Mairobert est mort. Les gens m’ont regardé : j’y retournerai le 29[4].

  1. C’était un marronnier de la grande allée. Un passage des Nuits de Paris (page 2737) nous apprend qu’une personne entière pouvait s’y tenir cachée.
  2. C’est-à-dire des trois roués. Trois des accusés du procès du Collier avaient été condamnés aux galères perpétuelles par sentence du bailliage de Chaumont du 30 août 1785. Mais cette sentence fut infirmée, et un arrêt du Parlement les condamna à la roue.
  3. Pidansat de Mairobert, censeur royal, secrétaire des commandements du duc de Chartres, auteur des quatre premiers volumes de l’Espion anglais. Il s’était lié avec Restif lors de la publication de la troisième édition du Pied de Fanchette, parafait tous ses ouvrages sans difficulté et lui rendait des services de toutes sortes. Restif raconte, dans Monsieur Nicolas, t. X, p. 240, la dernière visite qu’il lui fit en 1779 : « J’allai voir Mairobert le même jour : j’étais malade et malheureux ; je lui contai mes peines. Il versa des larmes, m’offrit sa bourse, son crédit, et ajouta : « Que de gens l’on croit heureux et qui sont au désespoir ! » Ce furent les dernières paroles qu’il m’ait dites. Je le quittai consolé. Le surlendemain, il se coupa les veines aux bains de Poitevin, et se tira un coup de pistolet dans la bouche. Je ne pardonnerai jamais au lâche (ou infortuné) Linguet de l’avoir calomnié après sa mort, dont je célèbre annuellement l’anniversaire par mes larmes. »
  4. Ce passage confirme la date de la mort de Pidansat de