Aller au contenu

Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/410

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

931. 28 Xb. Matin, xiii Aurore ; la Vie de Voltaire entière. Dîné chés l’abbé Roi ; corrigé la fin du Drame. Accompagné l’abbé Roi rue de Bercy[1].

932. 29 Xb. Épître à Mercier ; billet d’Italiens ; E iii volume Parisiennes ; dîner chés Préval avec Roi ; embrassé la Pat et reconnu


    tion. Cependant il répète, dans Monsieur Nicolas et ailleurs : « L’Empereur Joseph le Réformateur a fait exécuter le Pornographe à Vienne. » Le gendre et les petits-fils de Restif ont écrit à M. Monselet une lettre dans laquelle ils affirment que les règlements du Pornographe furent mis en pratique par l’Empereur. Ils ajoutent que Joseph II lui envoya immédiatement son portrait enrichi de diamants et un diplôme de baron du Saint-Empire, ce qui lui aurait valu la réponse suivante : « Le républicain Restif de la Bretonne conservera pieusement le portrait du philosophe Joseph II, mais il lui renvoie son diplôme de baron qu’il méprise et ses diamants dont il n’a que faire. » Si cette lettre était authentique, elle serait d’autant plus méritoire que Restif n’était point riche ; mais il est peu probable qu’il se qualifiât de républicain en 1786. Nous avons vainement cherché, dans la Gazette de Leyde, quelque chose qui pût avoir du rapport avec cette exécution du Pornographe. Restif cite tantôt le numéro du 6 décembre, tantôt celui du 21 décembre, tantôt enfin celui du 21 novembre 1786. Or, la Gazette n’a point paru aux deux premières dates, et, à la dernière, il n’est aucunement question du Pornographe ni de ses réformes. Quoi qu’il en soit, il fit part de la grande nouvelle à La Reynière, exilé. Celui-ci, plus sceptique, lui répondit qu’en appliquant le Pornographe, l’Empereur se ferait honneur ; mais, ajoute-t-il : « Je le désire plus que je n’y crois, malgré les papiers publics qui, dites-vous, en ont parlé. Que le fait soit vrai ou non, votre ouvrage sera toujours celui d’un excellent citoyen et d’un homme de génie. » (Lettre du 2} janvier 1787.)

  1. Il y avait deux rues de Bercy ; l’une continuait la rue de la Râpée jusqu’au château de Bercy ; l’autre allait de la rue Vieille-du-Temple jusqu’au vieux cimetière Saint-Jean, rue Bourg-Tibourg. C’est de cette dernière qu’il s’agit : elle forme actuellement la fin de la rue du Roi de Sicile, au devant de la rue de la Verrerie.