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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/60

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d’atteindre ses vingt-quatre ans : juste la moitié de son âge.

Leur confraternité s’affirme par des éloges mutuels. C’est d’abord La Reynière qui, dans ses Reflexions philosophiques sur le plaisir, appelle Restif « un des plus grands peintres du siècle[1] ».

Ennemi de la routine, des préjugés de caste et autres, adepte des idées nouvelles, Grimod avait tout ce qu’il fallait pour apprécier, en Restif, la sincérité naïve de l’homme, l’allure libre et fière de l’écrivain.

Naturellement, il en fit un invité des repas excentriques offerts dans l’hôtel de son père, fermier général demeurant rue des Champs-Elysées[2]. Restif parle de ces repas dans Mes Inscripcions, et plus amplement dans Monsieur Nicolas, dans les Nuits de Paris[3].

On sait que le premier eut lieu le 1er février 1783, en l’honneur de mademoiselle Quinault. Dans une salle funéraire, Grimod avait imaginé de banqueter, avec dix-sept invités, en

  1. Réflexions philosophiques sur le plaisir. In-8° de 80 pages, 1783.
  2. C’est pour cela que, dans La femme infidèle, Restif appelle La Reynière M. de l’Elysée. — Cet hôtel, situé au coin de la rue Boissy-d’Anglas et de la place de la Concorde, était occupé, sous la Restauration, par l’ambassade russe, et, plus récemment, par l’ambassade ottomane. Il l’est, aujour- d’hui, par le cercle de l’Union artistique. L’architecte Barré le construisit pour le fermier général.
  3. Voir aussi les Mémoires secrets, mais il faut rectifier leurs erreurs en comparant leur récit à celui de Barth, secrétaire de La Reynière, dans sa réponse au mystificateur Caillot-Duval. (Correspondance philosophique de Caillot-Duval, citée par M. Desnoiresterres, dans son ouvrage Grimod de La Reynière et son groupe.)