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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/63

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voya dans l’abbaye des Bernardins de Domèvre, en Lorraine.

De Domèvre, Grimod entretint avec Restif une correspondance, reproduite dans le Drame de la vie et dans la seconde édition des Contemporaines. Elle dura jusqu’au moment où son libéralisme s’alarma des opinions avancées que la peur faisait professer à son ami, sous la Révolution.

Mais il est grand temps de revenir à notre sujet.

Les Inscriptions semblent avoir vivement intéressé La Reynière : « J’irai demain, écrit-il à Restif le 22 octobre 1785, faire le tour de l’île depuis cinq heures jusqu’à six heures. Si j’étais assez heureux pour m’y trouver avec vous, je redoublerais d’attachement pour ce séjour philosophique que vous m’avez rendu intéressant et cher depuis bien longtemps. J’entrerai par le Pont-rouge[1]. » L’originalité de cette fantaisie était faite pour lui plaire. Un des chagrins de son exil fut de ne plus l’accompagner dans ses pérégrinations. Presque toutes ses lettres y font allusion ; celle-ci parle de la promenade mentionnée dans notre § 548 :

« Vous rappelez-vous cette longue promenade avec M. Anaximandre[2], qui en est sorti pénétré pour vous d’un saint respect ? Avec quelle ivresse je me rappelle ces heureux momens ! Je vous assure que tous les plaisirs de

  1. Contemporaines, 2e édition, t. XXI.
  2. Andrieux, auteur d’Anaximandre.