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Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/97

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pour savoir où elle va[1] ; glisser des billets aux ouvrières et chanter devant leur boutique pour attirer leur attention[2]. Il est incapable de renoncer à l’amour, même quand l’âge lui en a montré les inconvénients.

Les amoureux ont le droit de faire de méchants vers. C’est ce qui arrive à Restif, et ce qu’il reconnaît d’ailleurs, dans la Confidence nécessaire, en parodiant un vers célèbre :

Pour moi Phoebus est sourd et Pégase est Restif.

Entre toutes ses poésies (dont Monsieur Nicolas reproduit une grande quantité), les plus mauvaises étaient celles adressées à madame Parangon. Il explique ce phénomène dans Le drame de la vie : « Il ne faut être que superficiellement amoureux pour faire de beaux vers ; la vraie passion étouffe le talent. »

Il y avait, cependant, du poète dans sa prose. On le voit par les descriptions pastorales des premiers livres de Monsieur Nicolas[3] par certains passages de l’histoire de Sara[4] et de Mes Inscripcions[5].

Voici un de ces passages où domine l’essence poétique ; il ne manque que des rimes :

« O temps heureux (dit-il en parlant de celui où il était fiancé à Fanchette), vous êtes

  1. V. Mes Inscripcions, § 14$, p. 53.
  2. Ibid., § 810, p. 233.
  3. V. aussi l’anecdote du bois luisant, t. VI, p. 148.
  4. Dans Monsieur Nicolas. Voyez le récit des promenades aux collines de la banlieue de Paris.
  5. V. le § 49, p. 22 ; les §§ 16 et 18, pp. 13 et 15 ; le § 854, p. 247.