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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/106

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D I A L O G V EI.

oncques la hardieſ‍ſe de ce faire en le voyant, tant il eſ‍toit de douce nature, & aimé de qui le cognoiſ‍ſoit : à la fin vn qui ne le cognoiſ‍ſoit pas, le tua.
Le marquis de Renel fut chaſ‍ſé tout en chemiſe, iuſques à la riuiere de Seine, par des ſoldats & le peuple, & là fait monter ſur vn petit bateau, fut tué par Buſ‍ſy d’Amboyſe ſon couſin.
Monſieur frere du Roy, pour gratifier à l’Archan capitaine de ſa garde, amoureux de la Chaſ‍tegneraye, enuoya tuer par les ſoldats de ſa garde, le ſeigneur de la Forſe ſon beau-pere : & cuidant auoir tué deux des freres de la Chaſ‍tegneraye, il ne s’en trouua qu’vn mort, l’autre eſ‍toit ſeulement bleſ‍ſé, & caché ſous le corps mort de ſon pere qui luy eſ‍toit trebuſché deſ‍ſus, d’où ſur le ſoir il ſe deſpeſ‍tra ſe gliſ‍ſant iuſques dedãs le logis du ſeigneur de Biron ſon parent : Ce que fachant la Chaſ‍tegneraye ſa foeur, marrie de ce que tout l’heritage ne luy pouuoit demeurer, vĩt trouuer le ſeigneur de Biron à l’Arcenal, où il eſ‍toit logé, feignant d’eſ‍tre bien aiſe que fon frere fuſ‍t eſchappé, & diſant qu’elle deſiroit le voir & le faire penſer : Mais le ſeigneur de Biron qui s’apperceut de la fraude, ne le luy voulut deſcouurir, luy ſauuant par ce moyen la vie.
Le preſident de la Place, homme fort doc‍te, & rare, fut à coups de hallebarde mené iuſques à la Seine, tué & ietté dans l’eau : autant en fut fait à Pierre Ramus, lec‍teur publique du Roy. A l’auocat de Chappes auſsi, & à l’Omenie ſecretaire du

Roy, apres luy auoir fait faire (ſous promeſ‍ſe de

luy