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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/136

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D I A L O G V EI.

hommes qui n’ont pas flechi le genouil deuant Baal. Fortifie-les, Seigneur, comme tu renforças iadis par ton Eſprit ton ſeruiteur Daniel. Preſerue-les comme les trois enfans en la fournaiſe, afin qu’ils n’adorent l’image de ce grand Nabuchodonoſor. Chaſ‍ſe-le pluſ‍toſ‍t Seigneur, arriere des hommes, ſon habitation ſoit auec les beſ‍tes des champs. Qu’on le paiſ‍ſe d’herbe comme les bœufs, iuſqu’à ce qu’il te recognoiſ‍ſe pour ſouuerain dominateur, Roy des Rois, & Seigneur des Seigneurs, eſ‍tabliſ‍ſant les dominations, & les donnant & oſ‍tant à qui & quand bon te ſemble. Quant à ceux, Pere de miſericorde, qui comme brebis ſans paſ‍teur entre les loups affamez, pour l’infirmité de la chair & foibleſ‍ſe de leur foy, font de leur corps vn hommage contraint à ce morceau de paſ‍te tranſ‍ſubſ‍tantié en chair, à ceſ‍t accident ſans ſuiet, forcez (par l’erreur commun qui a obtenu lieu de loy) d’aller à la Meſ‍ſe, pour ſauuer leur vie & leurs biens : Monſ‍tre-leur, Seigneur, & leur fay ſentir viuement & à bon eſcient en leur cœur, combien ta gloire & ton honneur nous doyuent eſ‍tre plus recommandez que noſ‍tre propre vie. Fay leur cognoiſ‍tre l’outrage qu’ils font à ta maieſ‍té, adherant tant ſoit peu au ſeruice des faux dieux, que Dauid ne vouloit pas ſeulement nommer par ſa bouche.
Que l’impudicité eſ‍t trop grande de la femme, qui apres s’eſ‍tre oubliee, lors que ſon mari la chaſ‍tie, recourt ſoudain à ſon paillard.
Que tu vomis les tiedes, & ne prens point

plaiſir à ceux qui clochent des deux coſ‍tez.

Que