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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/201

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D I A L O G V EI.

de camper, ſi le ſoldat eſ‍t inſ‍truit & commãdé de ſe cõtenter de l’ordinaire du bon-hõme auec toute modeſ‍tie & crainte de Dieu, (ce qui auiendra aiſement, ſi outre la parole de Dieu, & les loix militaires qui leur doyuent ſeruir de bride & cõduite, le capitaine ou ſoldat conſidere le traic‍tement qu’il voudroit luy eſ‍tre fait, s’il eſ‍toit en la place du bon-homme, voire tout le village en corps, ſera bien aiſe de dreſ‍ſer eſ‍tappe, fournir munitiõs, argent & autres commoditez, entre les mains de ceux qui ſeront eſ‍tablis pour les receuoir.
37Ceſ‍te bonne & modeſ‍te façon de loger, outre que c’eſ‍t le deuoir du ſoldat Chreſ‍tiẽ d’ainſi le pratiquer, contentera infiniment le cœur du peuple des villes & du plat pays, qui ſcait combien ceſ‍te querele eſ‍t iuſ‍te, & la deffenſe contrainte : au contraire, le parti des ennemis, meſchant traiſ‍tre, deſloyal, & volontaire : tellement qu’au lieu que par le paſ‍ſé, les deſbauches & deſordres auoyẽt aliené le bon-homme, des fideles, en ſorte qu’en vn bien grand village, quand on alloit pour y loger, à peine y trouuoit-on à qui parler, maintenant auec vn tel deportemẽt, le bon-homme s’efforcera de recueillir le ſoldat, & de faire au reſ‍te tous les bons offices qu’il luy fera poſsible, cõtre les ennemis de la paix & ſocieté ciuile des Frãçois.
38Qu’il y ait vn ou pluſieurs bons preuoſ‍ts de camp, accompagnez de bon nombre d’archers pour punir à la rigueur & promptement, les fautes que le ſoldat desbauché pourroit faire, contre la loy de Dieu, & la police de l’armee.
39Que les Chefs ſe ſouuienent de ce que