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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/215

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D I A L O G V EI I.


Le pol. Quant au deſ‍ſein de ce bon Prince, ie ne m’esbahy pas par trop qu’il s’en ſoit allé en fumee, veu la tiedeur & lentitude de laquelle les Princes marchent, quand il eſ‍t queſ‍tion de repurger les Egliſes qui leur ſont commiſes. Conſiderãt aufsi la malice des Peuples qui abuſent le plus ſouuent du bon naturel de leurs Princes. Mais de ce fait-là d’Angleterre : i’en demeure tout eſ‍tonné. Quelle iniuſ‍tice ! Quelle d’eſloyauté ! Ie me doute bien d’où cela peut venir, il ne peut proceder que de la bobance, ambition & inſolence des Prelats Anglois, fauoriſee de la Chattemiterie de quelques vns du conſeil que ie te pourrois biẽ nommer. Mais qu’ils oyent (outre les paſ‍ſages de l’Eſcriture) ce que dit quelque grand perſonnage de noſ‍tre temps, parlant de la diſcipline Eccleſiaſ‍tique. S’il n’y a (dit il) nulle compagnie, ni meſmes nulle maiſon quelque petite qu’elle ſoit, qui ſe puiſ‍ſe maintenir en ſon eſ‍tat, ſans diſcipline : Il eſ‍t certain qu’il eſ‍t beaucoup plus requis d’en auoir en l’Egliſe, laquelle doit eſ‍tre ordonnee mieux que nulle maiſon, ny autre aſ‍ſemblee.

Pourtant comme la doc‍trine de noſ‍tre Seigneur Ieſus eſ‍t l'ame de l’Egliſe, auſsi la diſcipline eſ‍t en icelle, comme les nerfs ſont en vn corps pour vnir les membres & les tenir chacun en ſon lieu & en ſon ordre. Pourtant tous ceux qui deſirent que la diſcipline ſoit abbatue, ou qui empeſchent qu’elle ne ſoit remiſe au deſ‍ſus, ſoit qu’ils le facent à leur eſcient, ou par inconſideration, cerchent d’amener l’Egliſe à vne diſsipation extreme.


L’hiſ‍t. Cela eſ‍t tant bien dit que rien plus : Mais

a.v.