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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/255

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D I A L O G V EI I.

de viure longuement : tout bon fidele le doit ſouhaiter : mais c’eſ‍toit le prouerbe des enfans d’Iſrael, duquel le Prophete crie tant, vous auez dit, la prophetie eſ‍t prolõgee, ou ſera d’icy à pluſieurs iours, & apres long temps : Non, dit le Seigneur : I’auanceray le iour, & ma Prophetie ſera auancee, non pas prolongee. Dieu vueille diuertir ce malheur, comme il monſ‍tre bien le vouloir : veu qu’il en donne les moyens ſi iuſ‍tes, honeſ‍tes, vtiles, profitables, neceſ‍ſaires, aiſez, & faiſables.
Amen.
Voila l’amy en ſomme, ce que ie penſe qu’on peut dire ſur ce faic‍t, pour l’eſclarcir, & pour reſoudre, & deſueloper les nuœds de toute la matiere. C’eſ‍t à toy maintenant, ſi tu le trouues bon d’en aduertir les grands de ta cognoiſ‍ſance : afin que rien ne les empeſche, de demander iuſ‍tice à haute voix, & crier tant, que les plus ſourds l’entendent.

L’hi. Ie ſuis tant ſatisfaic‍t : en ton diſcours graue, & prudent : Ie l’ay tellement imprimé au liure de ma memoire : i’ay ſi bonne enuie qu’il ſoit veu, & entendu, de tous les zelateurs du bien public de l’Egliſe de Dieu, & ay de ſi bons moyens, Dieu mercy, pour les en aduertir, que ie ne voudrois pour rien, que nous euſsions employé ceſ‍te heure, à autre deuis quel qu’il ſoit. Mainternant, ie te diray plus gayement comme il me ſemble, tout le ſuccez de mes voyages.

Le pol. Ie t’en prie beau ſire, mais que ce ſoit ſans digreſsion, le temps me dure, que ie ne ſache cõme

c’eſ‍t que Dieu a beny tes ſainc‍ts labeurs.

d