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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/263

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D I A L O G V EI I.

ne s’y fieront iamais : Qu’ils s’esbahiſ‍ſent comme c’eſ‍t que les defunc‍ts, (deſquels la memoire leur eſ‍t honorable) apres auoir eſ‍té tant de fois trahis, s’eſ‍toyent, encores à ceſ‍te fois, oſé fier aux meſmes traiſ‍tres. Qu’ils donnent par aduis aux ſuruiuãs de nos freres, de ne iamais plus s’endormir aux paroles de Charles, ny des ſiens, & ne iamais plus mettre bas les armes (que Dieu, & vne iuſ‍te, & legitime deffenſe leur ont mis en main.) Que quant a eux, ils s’armeroyẽt volontiers pour nous : mais leurs gens ne marchent pas ſans argẽt, & nous n’auons pas les moyẽs d’en fournir : qu’ils ſeroyent bien aiſes de trouuer de l’argent, pour foire vne bonne leuee de Reyſ‍tres : mais ils ne ſcauoyent où en prendre, & leurs gens ſont mercenaires, regardans moins à Dieu, qu’à l’argent, cõme nous auons peu voir és troubles paſ‍ſez de la France, où il y auoit des leurs aſ‍ſez, d’vne meſme religion, ſeruans ſans aucune conſcience, ne honte à deux maiſ‍tres diuers, & contraires.
Pour le dire en vn mot, apres beaucoup de paroles, ils m’ont traité, comme l’on traite communément les poures, mendians l’aumoſne à la porte des riches : Ie vois bien qu’il y a pitié en vous, (ce leur dit-on) mais ie n’ay pas que vous donner. Allez de par Dieu, Dieu vous ſoit en aide : Voila comme ils m’ont renuoyé, à mon grand regret, à baſ‍t vuide. Voyant cela, apres les auoir menacez derechef des iugemens de Dieu, qui ne peut longuement ſouffrir vne telle laſcheté, en ceux qui ſe renomment ſiens, qui ne peut ſouffrir, l’Empire

de ceux-là demourer debout, qui laiſ‍ſent fouler

d.v.