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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/292

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D I A L O G V EI I.

ſiours reſeruez de tenir comme par les renes vne bonne & forte bride, de peur que la Royauté, cõme en vn chemin gliſ‍ſant, ne tombaſ‍t toſ‍t en tyrannie.
Mais ils n’ont ſceu ſi bien faire (tant le peuple eſ‍t aiſé à piper) que ce malheur, que ce deſaſ‍tre ne ſoit auenu mille fois.
L’authorité des anciens rois des Romains eſ‍toit ſouueraine, mais elle eſ‍toit retenue par le Senat.
Les anciens Rois dechaſ‍ſez par leur ambitiõ, violence, & paillardiſe, l’authorité ſouueraine demeura au ſenat Romain : tellement toutefois que l’authorité des Tribuns du peuple luy ſeruoit de frein & de bride.
Les Lacedemoniens auoyent deux familles à Sparte, deſquelles ils eſliſoyẽt leurs Rois : le frein & bride qui les tenoit en office eſ‍toyent les Ephores, c’eſ‍t à dire les voyans ou regardans & obſeruateurs. A ceux-cy eſ‍toit loiſible de condamner & chaſ‍tier les Rois, qui abuſoyent de leur charge, comme tu ſcay qu’il auint à Pauſanias.
Tel eſ‍t auiourd’huy en l’empire Romain le Sept-virat : ſcauoir les Princes Elec‍teurs. Ceux-cy n’ont pas ſeulement droic‍t d’eſ‍tablir les Empereurs, ains auſsi de les deſmettre. Teſmoin en eſ‍t : Vvenceſlaus Empereur priué par eux de l’Empire l’an 1400. Munſ‍ter recite la forme de l’abrogation.
Le mefme a eſ‍té obſerué aux Rois de France, du temps que l’authorité des Eſ‍tats (que ceux de

Valois ont abbatue) eſ‍toit en ſa force : laquelle

auſsi