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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/364

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D I A L O G V EI I.

Les longs & obſ‍tinez ſieges, tant de rudes & furieux aſ‍ſauts & autres exploits & ruſes de guerre eſ‍toyent baſ‍tans pour emporter des places beaucoup plus fortes. Et toutesfois Dieu a tellemẽt pourueu aux ſiens par vne admirable bonté & prouidence, & a tellement encouragé le peu qui reſ‍toit qu’ils ont fait teſ‍te à toute la force de leurs fiers & ſanglans ennemis ſans ſecours d’aucun de leurs voiſins, quoy que les ennemis en ayent emprunté de toutes pars ſelon leur couſ‍tume, ayans perdu de leurs gens en ces trois ſieges plus qu’ils n’auoyent perdu en toutes les trois guerres paſ‍ſees.
Cela me fait, quand ie le conſidere, eſperer encores plus auant. Que comme Dieu par vne faueur ſpeciale : & ſecours extraordinaire a beſongné iuſqu’à preſent, qu’auſ‍ſi vn iour en nos preſences & deuant nos yeux ou des noſ‍tres, il fera l’entiere vengeance du ſang innocent reſpandu & nous dõnera vn tel relaſche que nous n’oſeriõs demander pour luy ſeruir ſans nulle crainte en toute paix & ſeureté. Ce qui me le fait ainſi croire outre les promeſ‍ſes que nous en auons en l’Eſcriture, & l’eſ‍ſay que Dieu en a fait freſchement en telle deliurãce eſ‍t ce que i’ay particulieremẽt marqué en l’elec‍tion du Roy de Pologne, laquelle n’eſ‍tant faite (ce ſembloit) que pour aſ‍ſouuir l’ambition du Duc d’Aniou, a neantmoins ſeruy à faire venir d’vn pays bien fort lointain des hommes Chreſ‍tiens & genereux pour porter parole vertueuſement pour le ſoulagement

des bons : lors que nos affaires eſ‍toyent en

ſi miſe