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Page:Revue de Paris - 1895 - tome 5.djvu/729

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LE PÉRIL DE L’AFRIQUE DU NORD La conquête de l’Algérie et de la Tunisie a quadruplé la longueur de notre façade sur la Méditerranée ; elle nous a donné un territoire très riche de dix—huit millions d’hectares et une pareille étendue de steppes beaucoup moins fertiles. Et ce pays est situé presque à nos portes, à trente ou quarante heures de navigation de la mère patrie. C’est beaucoup d’avoir soumis à notre domination une étendue si considérable, mais c’est une œuvre encore plus difficile de peupler ce pays de Français, et de rapprocher de nous les quatre ou cinq millions d’indigènes qui l’habitent. Depuis quelques années, cette œuvre semble compromise : en Algérie. le recrutement des nouveaux colons devient de plus en plus difficile ; en Tunisie, après une occupation de quatorze ans, nous avons créé à peine trois à quatre cents exploitations rurales. La culture, en Afrique, ruine ceux qui l’entreprennent. C’est une vérité généralement admise en Algérie. Aussi de bons esprits s’en vont hochant la tête et affirment que nous avons fait fausse route, que le sol et le climat sont rebelles à