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Page:Revue de Paris - 1900 - tome 4.djvu/70

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LA REVUE DE PARIS

La lagune et le brouillard engloutissaient toutes les formes et toutes les couleurs. Seuls interrompaient la grise uniformité les groupes des pieux, semblables à une procession de moines sur un chemin de cendres. Dans le fond, Venise fumait comme les restes d’un vaste saccage.

Lorsque arriva le bourdonnement des cloches, l’âme se souvint, les larmes jaillirent, l’horreur fut vaincue.

Elle abaissa ses mains, se pencha un peu vers l’épaule de son ami, retrouva sa voix pour lui dire :

— Pardonne-moi.



GABRIELE D’ANNUNZIO
(Traduction de G. Hérelle.)

(La fin au prochain numéro.)